dimanche 16 décembre 2012

La vérité sur l'affaire Harry Québert de Joël Dicker

Lu à Paris en septembre 2012

**  2% Rentrée littéraire  -  5 / 7  **

Prix GONCOURT DES LYCEENS 2012
Grand prix du Roman de l'Académie Française 2012

Comme une bête de Joy Sorman

Lu à Paris en octobre 2012

**  2% Rentrée littéraire  -  4 / 7  ***

Prix GEORGES BRASSENS 2012

Féerie générale d'Emmanuelle Pireyre

Lu à Paris en octobre 2012

**  2% Rentrée littéraire  -  3 / 7 **

Prix MEDICIS 2012

Les Patriarches d'Anne Berest

Lu en octobre 2012 à Paris

** 2% de la rentrée littéraire 2012  -  2 / 7  ***

L'enfant grec de Vassilis Alexakis

Lu à Paris en octobre 2012

**  2% Rentrée littéraire - 1 / 7 **

The Brethren by John Grisham

Lu en décembre 2012

Jujube de Juliette Gréco

Lu à Paris en décembre 2012

"Ils devaient nous regarder comme on regarde ses enfants quand ils sont terribles. Attentivement."

"infiniment plus cultivée que bien des gens qui l'entouraient, assénant leurs trop fraîches références à tout propos"

"Il n'y avait pas pendant la période de l'occupation allemande en France des millions de résistants. Il n'y avait sans doute pas des millions de nazis en Allemagne non plus..."

"Elle ne sait pas non plus qu'elle continuera d'ignorer la lassitude mais qu'elle apprendra la fatigue sans en faire grand cas."

"Chacun jetait son propre monologue devenu arme contre celui des autres, cherchant à les briser afin d'être entendu. Batailles sournoises autour d'une anecdote, d'un fait divers dont on essaie de s'approprier les bribes oubliées par de plus rapides. Brouhaha stérile. Belles boches pleines de serpents. Jujube a vu le squelette à travers le vêtement élégant. Elle a été épouvantée."

"Pour ceux qui sont passés plus près de son corps que de son coeur, Gréco les a fait bouillir et en a récolté précieusement l'écume quand il y en avait."

"Etranges amours que ses amitiés. Elles sont le levain de sa vie, qu'elle pétrit doucement, infiniment, violemment dans le placard de son âge adulte. Sans elles, rien n'aurait pu être."





Amphitryon 48 de Jean Giraudoux

Lu à Paris en décembre 2012

"MERCURE: Jupiter! Ici-bas nous avons, pour nous rendre invisibles aux créanciers, aux jaloux, même aux soucis, cette grande entreprise démocratique, - la seule réussie d'ailleurs, - qui s'appelle la nuit."

"MERCURE: Les hommes, comme les dieux, s'imaginent que les femmes ne les voient jamais de face. Ils s'ornent de moustaches, de poitrines plastronnantes, de pendentifs. Ils ignorent que les femmes feignent d'être éblouies par cette face étincelante, mais épient de toute leur sournoiserie le dos. C'est au dos de leurs amants, quand ceux-ci se lèvent ou se retirent, au dos qui ne sait pas mentir, affaissé, courbé, qu'elles devinent leur veulerie ou leur fatigue. Vous avez un dos plus avantageux qu'une poitrine! Il faut changer cela"

"ALCMENE: Homme peu perspicace, si tu crois que la nuit est un jour masqué, la lune un faux soleil, si tu crois que l'amour d'une épouse peut se déguiser en amour du plaisir."

"MERCURE: Les maris sont très en dehors des lois fatales du monde."

"JUPITER: Pourquoi ne veux-tu pas d'un amant?
ALCMENE: Parce que l'amant est toujours plus prêt de l'amour que de l'aimée. Parce que je ne supporte ma joie que sans limites, mon plaisir sans réticence, mon abandon que sans bornes. Parce que je ne veux pas d'esclave et que je ne veux pas de maître. Parce qu'il est mal élevé de tromper son mari, fût-ce avec lui-même. Parce que j'aime les fenêtres ouvertes et les draps frais.
JUPITER: Pour une femme, tu sais vraiment les raisons de tes goûts. Je te félicite! Ouvre-moi!"


vendredi 30 novembre 2012

Colline de Jean Giono

Lu à Paris en novembre 2012

Le Poulpe - D'amour et dope fraîche - par Férey et Couronne

Lu à Séville en novembre 2012

Thésée d'André Gide

Lu à Séville en novembre 2012

Les Bonnes de Jean Genet

Lu à Séville en Novmbre 2012

COMMENT JOUER "LES BONNES"

Elles n'ont ni cul ni seins provocants: elles pourraient enseigner la piété dans une institution chrétienne. (...) Elles sont donc fanées, mais avec élégance! Elles n'ont pas pourri. Pourtant, il faudra bien que la pourriture apparaisse: moins quand elles crachent leur rage que dans leurs accès de tendresse."

"Quant aux passages soi-disant "poétiques", ils seront dits comme une évidence, comme lorsqu'un chauffeur de taxi parisien invente sur le champ une métaphore argotique: elle va de soi. Elle s'énonce comme le résultat d'une opération mathématique: sans chaleur particulière. La dire même un peu plus froidement que le reste."

LES BONNES:

"C'est facile d'être bonne, et souriante, et douce. Quand on est belle et riche! Mais être bonne quand on est une bonne!"

"Votre gentillesse m'agace. Elle m'accable. Elle m'étouffe. Votre gentillesse qui depuis des années n'a jamais vraiment pu devenir affectueuse."

"Toute sa joie sera faite de notre honte. Son triomphe c'est le rouge de notre honte! Sa robe c'est le rouge de notre honte."

"Il est évident que des bonnes sont coupables quand Madame est innocente. Il est si simple d'être innocent, madame!"

lundi 8 octobre 2012

lundi 10 septembre 2012

Sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari

Lu à Paris en Septembre 2012

(très bien, très beau, trop court)

** 1% Rentrée littéraire  3/7 **

Prix GONCOURT 2012

Les lisières d'Olivier Adam

Lu entre Paris et La Rochelle en Août / Septembre 2012

(N'aura pas le Goncourt finalement
pas si mauvais, pas si génial...
Pas spécialement envie de lire ses autres romans)

** 1% Rentrée littéraire  2/7 **

mardi 28 août 2012

Peste & Choléra de Patrick Deville

Lu en Août 2012 à Paris (sur mon nouveau Kobo !)

** 1% Rentrée littéraire - 1/7 **

Impressionant ! Génial !

mercredi 8 août 2012

The Lonely Dead - Michael Marshall

Lu entre Lyon, Prague, Milly La Forêt et Paris en Aout 2012

Tome 2 de la Saga "The Straw Men"

(moins prenant que le tome 1...)

"Women like that were all one stop from Prozac Beach".
"to let rip with a life-changing fart"

leastways= tout du moins
a gully= un ravin
a dimple= une fossette (voire une ride)
sallow= cireux, jaunâtre, olivâtre
the crotch= l'entrejambe
a trinket= babiole, pacotille, colifichet, bibelot
the ebb and flow= le flux et le reflux
to wig out = to snap = (intransitif - familier) péter les plombs
permatan= autobronzant, marque de produits cosmétiques permettant de bronzer
blotched= avec des plaques (rouges) - a blotch = une tache, une plaque, un gribouillis - to blotch = barbouiller, faire des taches
alabaster= albâtre
a fatality = un mort - road fatalities = les morts suite à un accident de la route
roster = tableau, liste - vacation roster = le tableau des congés - duty roster = tableau de service
discomfited = fustré, vaincu, embarassé, déconfit
hooded eyes = avec les paupières tombantes
hooded = avec une capuche ou une cagoule
non-descipt = improbable, difficile à décrire, flou, neutre, sans style, indéfini
a sedan = une berline
to rue the day = maudire le jour
to rue this decision = se repentir/regretter cette décision
game for (adj) = partant pour, prêt à
I'm game = je suis prêt
game = courageux [a dog loyal and game]
skewed (adj) = faussé / biaisé (pour des recherches scientifiques), oblique, de travers
to swivel = pivoter/tourner (si intransitif), faire pivoter/tourner (si transitif)
Flapjacks = biscuits aux céréales
a spear = une lance, un harpon, une pointe
"bolt upright" (adj) = droit comme un i
spastic (adj) = handicapé moteur , spasmodique
the upkeep = l'entretien, la maintenance
doggedly = obstinément, avec acharnement, farouchement


Les caractères sexuels secondaires - Tania de Montaigne

Lu pendant mon Tour du Mont Blanc - en Aout 2012

Le Poulpe - Touche pas à mes deux seins - Martin Winckler

Lu pendant mon Tour du Mont Blanc - Aout 2012

(Une passion pour le poulpe est née. Trouver notamment l'épisode rédigé par Hervé Le Tellier)

lundi 16 juillet 2012

La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé

Lu à Paris en Juillet 2012

"Ton père ne t'a pas élevé pour que tu pleures. Il est temps que tu te défasses du deuil. Ne sois pas irrité par mes paroles. J'ai connu moi aussi, plus d'une fois, la douleur de la perte. Je sais le voluptueux vertige qu'elle procure. Il faut te faire violence et déposer le masque de pleurs à tes pieds. Ne cède pas à l'orgueil de celui qui a tout perdu. Tsongor aujourd'hui a besoin d'un fils, pas d'une pleureuse."

vendredi 6 juillet 2012

La vie devant soi de Romain Gary

Lu à Paris et Laval en juillet 2012

"Elle était si triste qu'on ne voyait même pas qu'elle était moche."

"Elle a souri, ça lui faisait plaisir d'entendre qu'elle avait été jeune et belle."

"Elle pleurait tellement que j'ai eu envie de pisser."

"Pour monter l'escalier avec les provisions, elle s'arrête tout le temps et elle dit qu'un jour elle va tomber morte au milieu, comme si c'était tellement important de finir tous les six étages."

"Les vrais croyants sont des personnes qui croient en Dieu, comme Monsieur Hamil, qui me parlait de Dieu tout le temps et il m'expliquait que ce sont des choses qu'il faut apprendre quand on est jeune et qu'on est capable d'apprendre n'importe quoi."

"-Tu comprends?
- Non, mais ça fait rien, j'ai l'habitude.
- C'est là que je viens me cacher quand j'ai peur.
- Peur de quoi, Madame Rosa?
- C'est pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur, Momo.
Ca, j'ai jamais oublié, parce que c'est la chose la plus vraie que j'aie jamais entendue."

"-Le sang et l'oxygène n'alimentent plus convenablement son cerveau. Elle ne pourra plus penser et va vivre comme un légume. Ca peut encre durer longtemps et elle pourra même avoir encore des années des lueurs d'intelligence, mais ça ne pardonne pas, mon petit, ça ne pardonne pas.
Il me faisait marrer, avec cette façon qu'il avait de répéter "ça ne pardonne pas, ça ne pardonne pas", comme s'il y avait quelque chose qui pardonne."

"Moi ça m'étonnait beaucoup parce que Madame Rosa était dabs un tel état qu'on ne voyait pas du tout où la religion pouvait se mettre. Si vous voulez mon avis, à partir d'un moment même les Juifs ne sont plus des Juifs, tellement ils sont plus rien. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre mais ça n'a pas d'importance parce que si on comprenait,  ce serait sûrement quelque chose d'encore plus dégueulasse."

"En France, il n'y a pas de tribus à cause de l'égoïsme. Monsieur Walumba dit que les jeunes ont besoin de tribus car sans ça ils deviennent une goutte dans la mer et ça les rend dingues."

"Ca me faisait vraiment du bien de leur parler parce qu'il me semblait que c'était arrivé moins, une fois que je l'avais sorti."

L'Intranquille de Gérard Garrouste

Lu à Paris en Juillet 2012

(même sujet que Rien ne s'oppose à la nuit - très joli - à offrir)

mardi 29 mai 2012

Los hijos del conquistador - relato corto de Carlos Fuentes

Lu (en espagnol) à Paris en mai 2012

"Victima de un jucio eternamente diferido, en el que las cosas materiales acaban por demonstrar que traian escondido en el alma un doble de papel, incendiable y ahogable."

"México ya no es Tenochtitlan. Pero tampoco es Espana. México es un pais nuevo, un pais distinto, que no puede ser gobernados desde lejos y a transmano, como quien no quiere la cosa. Somos los entenados de la Corona."

lundi 21 mai 2012

Premier de cordée de Frison-Roche

Lu entre Malte et Paris en mai 2012

(nul, chiant, idiot)

Sérac: Formation de blocs de glace suite à la fragmentation d'un glacier.
Rimaye: Crevasse qui sépare un glacier d'une paroi rocheuse.

lundi 16 avril 2012

Les dieux ont soif - Anatole France

Lu entre Paris et Londres en Avril 2012

"J'ai l'amour de la raison, je n'en ai pas le fanatisme, répondit Brotteaux. La raison nous guide et nous éclaire; quand vous en aurait fait une divinité, elle vous aveuglera et vous persuadera des crimes."

"La nature nous enseigne à nous entre-dévorer et elle nous donne l'exemple de tous les crimes et de tous les vices que l'état social corrige ou dissimule. On doit aimer la vertu; mais il est bon de savoir que c'est un simple expédient imaginé par les hommes pour vivre commodément ensemble. Ce que nous appelons la morale n'est qu'une entreprise désespérée de nos semblables contre l'ordre universel qui est la lutte, le carnage et l'aveugle jeu des forces contraires."

"Evariste Gamelin, artiste froid et savant, ne reconnaissait de beauté qu'à l'antique, et la beauté lui inspirait moins de trouble que de respect. Son goût classique avait de telles sévérités qu'il trouvait rarement une femme à son gré; il était insensibl aux charmes d'un joli visage autant qu'à la couleur de Fragonard et aux formes de Boucher. Il n'avait jamais connu le désir que dans l'amour profond. Comme la plupart de ses coolègues du Tribunal, il croyait les femmes plus dangereuses que les hommes."

"Dans la voiture, l'artiste prit la main d'Elodie, entre ses mains:
-Vous le croyez, Elodie, que je vous aime ?
-Je le crois, puisque vous aimez toutes les femmes.
-Je les aime en vous.
Elle sourit:
-J'assumerais une grande charge, malgré les perruques noires, blondes, rousses qui font fureur, si je me destinais à être pour vous toutes les sortes de femmes.
-Elodie, je vous jure...
-Quoi! des serments, citoyen Desmahis? Ou vous avez beaucoup de candeur, ou vous m'en supposez trop.
Desmahis ne trouvait rien à répondre, et elle se félicita comme d'un triomphe de lui avoir ôté tout son esprit."

jeudi 12 avril 2012

La tentation obscurantiste de Caroline Fourest

Lu à Paris en Avril 2012

"Avec Fiametta Venner, nous avons donc choisi de nous lancer dans une longue enquête sur "la laïcité à l'épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman": Tirs croisés. Bien qu'une autre conclusion aurait sans doute été plus facile à assumer, cette longue entreprise de comparaison ne nous a laissé aucun doute sur le fait que, malgré des ambitions communes, l'intégrimse musulman est à l'heure actuelle l'intégrisme le plus menaçant. Non pas parce que l'Islam serait une religion plus fanatique qu'une autre, mais bien parce que l'intégrisme musulman - en tant qu'idéologie politique - bénéficie aujourd'hui de conditions géopolitiques propres à lui permettre de réaliser ses desseins totalitaires. Notamment parce qu'il est aujourd'hui le seul à pouvoir à la fois réunir un mouvement de masse au niveau international, prendre le pouvoir dans plusieurs pays, et en même temps bénéficier d'une certaine complaisance parmi les élites et les militants progressistes, alors que ces progressistes feraient barrage à l'intégrisme chrétien ou juif."

"A ce stade, ceux qui prétendent ne pas vouloir choisir entre l'islamisme et les démocraties ont choisi... de ne pas défendre la démocratie."

dimanche 18 mars 2012

Les piliers de la terre de Ken Follet

Lu à Paris en Mars-Avril 2012

(trop bien)

En cas de bonheur de David Foenkinos

Lu en mars 2012 à Paris

(amusant - à offrir à une fille)

"Eduouard, le meilleur ami de Jean-Jacques, était aussi son plus proche collaborateur. Caricature de l'homme sûr de lui, il offrait tous les gages d'un épanouissement sans failles. Quand il décrochait un contrat, il se levait subitement et montait sur un bureau. Il fallait que tous soient informés de ses succès. Il était toujours le premier pour organiser des apéritifs tardifs, trinquer à tout-va, et créer cette fausse bonne humeur où l'on est incapable de parler d'autre chose que du travail."

"Elle possédait un rapport aux portes des plus érotiques."

"Ce dernier commanda du champagne pour fêter la nouvelle. Enfin ils allaient parler de femmes, le sujet qui cimente les amitiés masculines."

"Il était Chistophe Colomb. Le corps de Sonia, après des années de monogamie et d'appauvrissement sensuel, son Amérique. Et face à l'Amérique, on se sent toujours un peu petit."

"Après l'Amour, ils fumaient une cigarette. Et après avoir fumé une cigarette, ils faisaient l'amour."

"Finalement, Jean-Jacques décida de louer une chambre au mois, de qui conférait à cette situation une sorte de stabilité. Sonia y restait parfois seule, le soir; "pour dormir avec ton odeur", disait-elle. C'était un concept que Jean-Jacques se refusait à comprendre. Mais, enivré de ce bonheur soudain, il avait retrouvé certaines de ses capacités d'humour, et avait ainsi répondu: "J'espère juste que mon odeur ne ronfle pas..." Depuis le 12 novembre 1998, il n'avait pas atteint ce degré de poésie avec sa femme."

"Heureusement, il y a toujours un vendeur pakistanais qui permet de tuer quleques secondes en proposant des fleurs épuisées. On se demande bien qui achète ce type de fleurs. Quoi qu'il arrive, c'est toujours un moment qui plonge les couples dans une grande perplexité. L'homme et la femme font mine de ne pas vouloir ces fleurs au rabais. Mais l'homme se sent toujours quelque peu gêné; il se dit que, même si c'est ridicule, la femme aurait^peut-être aimé se faire offrir des fleurs. Il n'ose jamais, et se sent toujours un peu coupable. Bien sûr, ce sentiment était décuplé chez un Jean-Jacques. Le "non merci" qu'il adressa au Pakistanais n'était pas vraiment assuré. Le Pakistanais, en vendeur redoutable, sut parfaitement repérer cette faille. Il enfonça le clou: "Vous êtes sûr? Ca ferait plaisir à madame." Le vrai but de ces vendeurs était de semer la pagaille dans les couples. ..."

mardi 17 janvier 2012

Un diamant gros comme le Ritz - Recueil de nouvelles de F. Scott Fitzgerald

Lu à Paris en janvier / février 2012

Les plus belles nouvelles jamais écrites sont celles de Fitzgerald (on vous aura prévenu).

dimanche 8 janvier 2012

Nagasaki d'Eric Faye

Lu à Paris en janvier 2012

"Il faut imaginer un quinquagénaire déçu de l'être si tôt et si fort, domicilié à la lisière de Nagasaki dans son pavillon d'un faubourg aux rues en chute libre."

"Mes premiers soupçons, nés voici plusieurs semaines, s'étaient rapidement dissipés. Mais quelque temps plus tard, ils étaient revenus de façon subtile, comme des moucherons vibrionnent dans l'air du soir et s'éloignent avant que l'on comprenne à quoi l'on avait affaire."

"Pendant la réunion, tout en les écoutant s'écouter, se répandre et se reprendre..."

"Que me restait-il? Le soir, une fois étendue, une même pensée revenait me visiter: tout ceci est une farce. Une énorme balgue. Tôt ou tard, je vais obtenir des explications. Des excuses vont mêtre présentées et je vais savoir. Nous allons tous accéder à la connaissance. C'est prévu, mais nous ignorons quand. Il suffit d'être patient. Nous nous échapperons alors de cette pièce de théâtre absurde."

mercredi 4 janvier 2012

Capitale de la douleur - de Paul Eluard

Lu à Paris en janvier 2012

Je n'ai pourtant jamais trouvé ce que j'écris dans ce que j'aime.

Dormir, la lune dans un oeil et le soleil dans l'autre,
Un amour dans la bouche, un bel oiseau dans les cheveux,
Parée comme les champs, les bois, la route et la mer,
Belle et parée comme le tour du monde.

Des aveugles invisibles préparent les linges du sommeil.

Le coeur sur l'arbre vous n'aviez qu'à le cueillir.

Les jours comme des doigts repliant leurs phalanges.

Les muets sont des menteurs, parle.
Je suis vraiment en colère de parler seul
Et ma parole
Eveille des erreurs.

Il faut m'avoir connu à cette époque pour m'aimer, sûr du lendemain.

L'aube dans des pays sans grâce
Prend l'apparence de l'oubli.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.

Un papillon sur un branche
Attend patiemment l'hiver,
Son coeur est lourd, la branche penche,
La branche se plie comme un ver.


Que le monde m'entraîne et j'aurai des souvenirs.
Que les souvenirs m'entraînent et j'aurai des yeux ronds comme le monde.

Le meilleur a été découvert loin d'ici.

Le monde est si léger qu'il n'est plus à sa place.

Inconnue, elle était ma forme préférée,
Celle qui m'enlevait le souci d'être un homme,
Et je la vois et je la perds et je subis
Ma douleur, comme un peu de soleil dans l'eau froide.

Une femme est plus belle que le mode où je vis.

L'ennui, sur son épaule, s'est endormi. L'ennui ne s'ennuie qu'avec elle qui rit.

Ses yeux ont tout un ciel de larmes.
Ni ses paupières, ni ses mains
Ne sont une nuit suffisante
Pour que sa douleur s'y cache.

Ta bouche aux lèvres d'or n'est pas en moi pour rire
Et tes mots d'auréole ont un sens si parfait
Que dans mes nuits d'années, de jeunesse et de mort
J'entends vibrer ta voix dans tous les bruits du monde.

La terre ne porte que le nécessaire.

La courde de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeaux ne m'ont pas toujours vu.

A haute voix
L'amour agile se leva
Avec de si brillants éclats
Que dans son grenier le cerveau
Eut peur de tout avouer.

Et ta bouche qui se tait
Peut prouver l'impossible.